Le carême temps, de conversion

Chers amis, aujourd’hui, c’est le Mercredi des Cendres, premier jour du carême. Les autres années, on allait à l’église, pour la cérémonie des cendres Le prêtre nous marquait le front, avec les cendres.  Malheureusement, cette année, à cause du Covid-19, il n’y a pas de cérémonie d’imposition des cendres. Mais cette année, nous allons vivre le carême autrement. L’Eglise va vous aider à le vivre chez vous, en famille, en se servant des moyens modernes de communication.

Le carême dure 40 jours, sans compter les dimanches jours du Seigneur.  Le Carême est un temps de pénitence, de conversion, de changement. Un temps pour devenir meilleurs, pour progresser. Un temps pour faire un cœur neuf. Pendant ces 40 jours, chaque chrétien est appelé à la conversion, pour se préparer à la Semaine sainte et la fête de Pâques, la plus grande fête des chrétiens.

Le carême commence par un appel à la conversion.  A la messe du mercredi des cendres, le prêtre marque le front des fidèles avec les cendres, en disant : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile. » Et dans la première lecture de la messe du Mercredi des Cendres, Dieu nous dit par la bouche du prophète Joël «Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil. Déchirer vos cœurs et non vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment……. » Dans la deuxième lecture de la lettre de Saint Paul aux Corinthiens, St. Paul dit: « Laissez-vous réconcilier avec Dieu.»  Puis, dans l’Evangile de St. Matthieu, pour le mercredi des cendres, Jésus nous donne trois orientations- trois moyens- pour vivre ce temps de carême. Ce sont: «La prière, le jeûne ( privation)  et l’aumône ( le partage)

Ce sont des efforts à faire, pendant ces 40 jours, pour prendre soin de notre cœur. Une manière de vivre pour nous débarrasser de notre orgueil, de notre égoïsme, de nos divisions, de tout ce qui encombre notre cœur. Le carême est un temps de combat contre ce qui nous empêche d’aimer comme Jésus aime. Un temps favorable pour s’approcher de Dieu.  Un temps pour revenir à l’essentiel : Jésus –Christ.

Ces efforts de pénitence, ce n’est pas pour nous faire souffrir, mais pour nous aider à changer. Profitons de ces 40 jours de carême, pour revenir à l’essentiel. Bon carême, à vous tous.

Jeudi après les cendres. Que veut dire la conversion ?

Hier nous avons dit que le carême commence par un appel à la conversion : « Revenez à moi de tout votre cœur, car je suis un Dieu de tendresse. »  Revenez à moi veut dire : Convertissez-vous. »  Aujourd’hui, je vais vous expliquer ce que veut dire la conversion. Et la conversion c’est pour qui ?  Certaines personnes disent que la conversion c’est pour les gens qui vivent dans le mal. Par exemple, pour les gens en ménage, pour ceux qui ne vont pas à la messe, pour ceux qui sont dans la drogue, dans l’alcool, etc. etc. Eux n’ont pas besoin de conversion.  Mais les autres en ont besoin.

Commençons par la conversion.  C’est quoi la conversion ? La conversion, c’est revenir au Seigneur. C’est retourner au Seigneur. C’est faire demie tour. C’est changer de direction. La conversion c’est un changement de vie, un changement de regard. C’est regarder les autres avec les yeux de Dieu.  C’est changer notre manière de penser, pour penser comme Jésus. C’est un changement dans notre manière de parler des autres. C’est quitter le mal pour faire le bien. C’est quitter nos mauvaises habitudes, nos façons de faire qui ne sont pas bonnes. C’est quitter le chemin qui mène à la mort, pour prendre le chemin qui mène à Dieu qui est la vie. La conversion c’est un changement dans notre manière de prier. La conversion c’est laisser Dieu retourner notre cœur.  C’est lui qui convertit les cœurs.

La conversion c’est aussi croire à la Bonne Nouvelle. Cette Bonne Nouvelle c’est Jésus lui-même. La conversion c’est croire que Dieu est amour et pardon, que son amour est pour tous. La conversion c’est se réconcilier avec Dieu.

C’est pour qui la conversion ? La conversion c’est pour nous tous. Dieu nous invite tous, sans exception, à la conversion. Que nous soyons Evêques, prêtres, religieux, religieuses ou simples baptisés, nous avons tous besoin de conversion. Parce que nous sommes tous pécheurs. Dieu seul est saint.

Ecoutons ce que dit St Jean (1Jn 1/8 : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, ce serait nous tromper nous-mêmes : la vérité ne serait pas en nous. »  Et plus loin, St Jean dit (1 Jn 1/10 : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous ferions de lui Dieu) un menteur : sa parole ne serait pas en nous. »

Nous avons tous besoin du pardon et de la miséricorde de Dieu, parce que nous sommes pécheurs. Dieu nous invite à la conversion, parce qu’il veut que nous soyons saints comme notre Père du ciel est saint. Il veut que nous soyons amour, comme lui.

Vendredi après les cendres.  Pourquoi la conversion ?

Hier, nous avons dit que nous avons tous besoin de conversion. Le Seigneur nous invite à la conversion parce que le péché, le mal nous éloigne de Dieu et des autres ; le péché nous détourne de Dieu et des autres. Nous tournons le dos à Dieu, et aux autres. Nous disons Non à Dieu, Non à son amour. Le péché est de ne pas croire. Nous ne croyons pas qu’il est un Père plein de tendresse et d’amour.  Nous faisons comme l’enfant prodigue nous nous éloignons de Dieu, notre Père. Dieu s’est fait proche de nous, et nous, nous nous éloignons de lui. Nous lui tournons le dos. C’est comme si nous n’avons pas besoin de lui. Nous croyons pourvoir vivre sans lui. Couper de lui, nous sommes coupés de la vraie vie. Nous sommes des branches séparées de l’arbre. Nous n’avons pas la vie de Dieu en nous. Nous sommes comme des branches sèches, nous dit l’Evangile.

St. Paul nous dit : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu. » Se convertir signifie se réconcilier avec Dieu. Le péché nous sépare de Dieu et des autres. Le péché est une rebellion, une maladie qui fausse nos relations avec Dieu et avec les autres. Dieu devient comme notre ennemi. On est fâché avec lui, et avec les autres. On est déconnecté de Dieu, et des autres.  Mais Dieu est un Père qui nous aime tous. Même quand on est fâché avec lui. Il nous attend comme le Père qui attend le retour du fils perdu. Pour nous réconcilier avec lui, il faut accueillir son pardon et refaire nos relations avec lui. Déconnectés, ou séparés de Dieu, nous sommes comme des branches sèches, nous n’avons pas la vie de Dieu en nous.

La conversion c’est nous reconnecter avec Dieu. Nous réconcilier avec lui.  C’est laisser Dieu guérir notre cœur malade. Dieu nous invite à la conversion parce qu’il veut que nous vivions dans son amour et dans l’amour des autres. La conversion c’est retourner à Dieu, c’est vivre avec lui, comme l’enfant prodigue qui retourne chez son Père.  La conversion c’est s’éloigner du mal, du péché, pour établir une relation d’amitié avec Dieu.

Samedi après les cendres. La Conversion du cœur.

Hier nous avons vu que nous avons tous besoin de conversion, parce que le péché nous éloigne, nous détourne de Dieu. Aujourd’hui nous allons voir que l’appel de Jésus à la conversion est un appel la conversion du cœur. Dans la lecture du prophète Joël, Dieu disait à son peuple : « Revenez à moi de tout votre coeur. Déchirer vos cœurs et non pas vos vêtements.  Et durant le carême, nous chantons souvent ce chant: « Changez vos cœurs et croyez à la Bonne Nouvelle. »

Pourquoi Dieu insiste-t-il sur la conversion du cœur de l’homme ? Pour Dieu le cœur de l’homme est très important. Il ne regarde pas l’extérieur de l’homme, ni ses habits, ni sa position dans la vie, s’il est riche ou pauvre. Mais il ne regarde que le cœur de l’homme, et rien d’autre.

La conversion c’est un changement de cœur.  Faites-vous un cœur nouveau, nous dit Jésus.  Dans la Bible, quand nous parlons du cœur de l’homme, cela veut dire l’intérieur. Il ne faut pas confondre avec l’organe qui pompe du sang dans le corps humain. Le cœur de l’homme c’est le paradis de Dieu.

Tout passe par le cœur.  Le cœur c’est là où on prend les bonnes ou les mauvaises décisions : de de faire le bien ou de faire le mal. Tout vient du cœur de l’homme. Tous les actes de l’homme mauvais, ou bons viennent du cœur de l’homme. Jésus nous dit que tout « Ce qui sort de la bouche de l’homme provient du cœur de l’homme et c’est cela qui rend l’homme impur. » C’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises, le péché.  On commet le péché d’abord dans son cœur, et, ensuite, on fait l’acte, on passe à l’action. Le cœur corrompu est la source du péché. Voilà pourquoi, il faut changer notre cœur. Il nous invite à changer notre cœur pour que nous ayons un cœur neuf. Il ne veut pas que nous ayons un cœur malade.

Depuis notre baptême, notre cœur est devenu la maison : Le Temple de l’Esprit Saint. Il veut que notre cœur soit tout entier à lui. C’est lui le vrai locataire de notre cœur.  C’est pourquoi, Il veut que nous l’aimions et que nous aimions les autres de tout notre cœur.  C’est-à-dire d’un cœur qui n’est pas partagé, divisé. Il disait qu’on ne pouvait pas aimer deux maîtres à la fois. Il veut que notre cœur soit tout pour lui. C’est pourquoi, dans l’Evangile Jésus nous demande de l’aimer de tout notre cœur. La conversion c’est notre réponse à l’amour de Dieu, ce Dieu qui nous a aimés le premier.

Premier dimanche de carême. Des actes concrets de conversion

Hier, nous avons parlé de la conversion du cœur. Et aujourd’hui, nous abordons notre dernière causerie sur la conversion. La conversion se réalise dans la vie de tous les jours, par des gestes, par des actions concrète. Par exemple, par des gestes de de réconciliation, par des gestes de partage, des gestes de solidarités.  Il ne suffit pas d’avoir de bonnes intentions. Mais il faut passer à l’action. Les gestes et les actions concrètes sont l’expression de la conversion du cœur, de la conversion intérieure.

Dans l’Evangile du mercredi des cendres, Jésus nous indique trois moyens concrets : la prière, le jeûne (privation) et le partage. Ce sont des choses concrètes à faire.  Ce sont les trois piliers de la vie chrétienne. Ce ne sont que des propositions.  Nous sommes libres de choisir d’autres gestes, d’autres actions à faire. A nous de nous donner des moyens concrets. Par exemple, nous pouvons pratiquer ce que nous appelons des œuvres de miséricorde : aller visiter une personne malade, aller visiter un prisonnier que nous connaissons, rendre un service à une personne seule, pardonner à une personne qui nous a offensés. Réduire l’usage de mobile phone, de l’Internet, de la T.V.  Faire des efforts pour écouter la catéchèse (réflexion) sur le carême en famille. N’essayez pas de faire de grandes choses, mais de petites choses dans la vie de tous les jours. Il y une quantité de petites choses à faire.   Il n’y a pas de changement, pas de conversion sans efforts. Le Carême est un temps d’efforts. Un temps de combat spirituel, pour revenir vers Dieu.